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Parain, Natalie

Pittrice russa, XX sec.

Biografia:

 

Nathalie Parain (1897-1958) est née à Kiev. Elle a parachevé sa formation artistique après la révolution de 1917 aux Vkhoutemas, où les artistes s’occupaient d’affiches, d’éducation et de livres pour les enfants. En 1926, elle épouse le philosophe français Brice Parain et ils s’installent à Paris. Elle rencontre alors Paul Faucher à la recherche d’artistes pour une future collection de livres pour enfants chez Flammarion. Ses premiers albums du Père Castor paraîtront en 1931. Auparavant, son premier livre Mon chat a été publié chez Gallimard en 1930 sous la double forme d’un album et d’un portfolio contenant des planches séparées que l’on peut accrocher aux murs. Sur un texte d’André Beucler, Nathalie Parain compose librement chaque page en utilisant autant le blanc du papier que de grands aplats de couleur. Dans « La Collection des Trois Ourses » les éditions MeMo l’ont réédité en 2006.

BIBLIOGRAPHIE

1930 – Mon chat. Texte d'André Beucler. Paris : Gallimard / Nantes : MeMo, 20061931 – Je fais mes masques. Paris : Flammarion (Albums du Père Castor) /Mes masques. Préface de Michel Defourny. Paris : Flammarion (Albums du Père Castor), 2004 ; 20061931 – Je découpe. Paris : Flammarion (Albums du Père Castor) ; Nantes : MeMo, 2012

1932 – Album magique. Texte de Rose Celli. Paris : Flammarion (Albums du Père Castor)
1932 -  Baba-Iaga. Texte de Nadiejda Teffi d'après Alexandre Afanassiev. Paris : Y. M. C. A. Press/ Baba Yaga. Traduction de Françoise Morvan. Nantes : MeMo, 2010
1932 – Baba Yaga. Texte de Rose Celli, d’après la tradition populaire russe. Paris : Gallimard ; 1952 ; 1958
1932 – Crayons et ciseaux. Paris : Flammarion (Albums du Père Castor)
1932 – Ribambelles. Paris : Flammarion (Albums du Père Castor) ; 2004
1932 – Ronds et Carrés. Paris : Flammarion (Albums du Père Castor)
1933 – Allons vite. Paris : Flammarion (Albums du Père Castor)
1933 – Frigoulet au pays des chiffres. Texte de J. François-Primo. Paris : Éditions Excelsior
1933 – Les jeux en images. Texte de Rose Celli Paris : Flammarion (Albums du Père Castor)
1933 – Masques de la jungle. Paris : Flammarion (Albums du Père Castor)
1934 – Bonjour bonsoir. Paris : Flammarion (Albums du Père Castor) ; 1998
1934 – Châtaigne. Texte d’Anton Tchekhov. Traduction de Brice Parain. Paris : Gallimard / Nantes : MeMo, 2009
1935 – Faites votre marché. Paris : Flammarion (Albums-jeux du Père Castor) / Nantes : MeMo, 2012
1936 – Histoires vraies, racontées par Tolstoï. Traduction Charles Salomon. Paris : Gallimard
1937 – Conte de Marcel Aymé. Le Canard et la Panthère. Texte de Marcel Aymé. Paris : Gallimard
1938 – Conte de Marcel Aymé. Le Cerf et le chien. Texte de Marcel Aymé.Paris : Gallimard
1938 – Jeu des Cris et des Bruits. Flammarion (Albums-jeux du Père Castor)
1939 – Conte de Marcel Aymé. Les cygnes. Texte de Marcel Aymé. Paris : Gallimard
1940 – Conte de Marcel Aymé. Le mouton. Texte de Marcel Aymé. Paris : Gallimard
1940 – Conte de Marcel Aymé. Le paon. Texte de Marcel Aymé. Paris : Gallimard
1940 – Le beau chardon d’Ali Boron. Texte de May d’Alençon. Paris : Flammarion (Albums du Père Castor) ; 1952 ; 1965 ; 1978
1940 – Noix-de-Coco et son ami. Texte de Marie Colmont. Paris : Flammarion (Albums du Père Castor) ; 1952 / Noix de Coco cherche un ami. Texte de May d’Alençon. Paris : Flammarion (Albums du Père Castor), 1978
1941 – Conte de Marcel Aymé. Le Loup. Texte de Marcel Aymé. Paris : Gallimard
1941 – Conte de Marcel Aymé. Les Bœufs. Texte de Marcel Aymé. Paris : Gallimard
1941 – Conte de Marcel Aymé. Les Boîtes de peinture. Texte de Marcel Aymé.Paris : Gallimard
1942 – Conte de Marcel Aymé. Les Vaches. Texte de Marcel Aymé. Paris : Gallimard
1943 – Conte de Marcel Aymé. La Buse et le cochon. Texte de Marcel Aymé.Paris : Gallimard
1946 – Conte de Marcel Aymé. Le problème. Texte de Marcel Aymé. Paris : Gallimard
1946 – Fables de La Fontaine. Jean de La Fontaine. Paris : La Bonne compagnie (2 volumes)
1946 – La Messe du peuple, prières et chants. Adelin Van Erck. Paris : Les Éditions Nouvelles,
1947 – Cinq prières dans la Cathédrale de Chartres. Texte de Charles Péguy.Paris : Gallimard ; 1950
1948 – Conte de Marcel Aymé. Les Chiens. Texte de Marcel Aymé. Paris : Gallimard
1950 – Autres contes du chat perché. Cinq contes (Les Vaches, La Patte du chat, Les Cygnes, Les Boîtes de peinture, Les Bœufs). Texte de Marcel Aymé. Paris : Gallimard ; 1958
1951 – Sainte Geneviève. Poèmes de Charles Péguy. Paris : Gallimard 
1953 – Les contes du chat perché. Cinq contes (Le Loup, Le Chien, L’Éléphant, L’Âne et le cheval, Le Canard et la panthère). Texte de Marcel Aymé. Paris : Gallimard
1953 – Mon jardin en liberté, lectures pour le cours élémentaire. Texte de Maurice Oléon. Paris : Société universitaire d’éditions et de librairie ; 1962
1954 – Ève, première mortelle. Stance de Charles Péguy. Paris : Gallimard
1996 – Baba Yaga. Paris : Gallimard 
2002 – Nouvelles complètes. Texte de Marcel Aymé illustré par Nathan Altman, Nathalie Parain et Madeleine Parry. Paris : Gallimard 

 

da: http://lestroisourses.com/

 

Nathalie Parain : une artiste lectrice

 

de Charles Péguy R. Vaissermann Lycée Paul-Cézanne, Aix-en-Provence

 

Les péguistes ne semblent jamais s’être enquis de la personnalité de celle qu’ils connaissaient pour avoir illustré plusieurs poésies de Charles Péguy pour la NRF. En 1947 paraissent Cinq Prières dans la cathédrale de Chartres, petit in-8° de 64 pages1 avec trentedeux vignettes en couleur dues à Nathalie Parain. Un retirage a lieu en 1950. En 1951, Sainte Geneviève. Dix poèmes, petit in-8° de 64 pages avec trente-six images en couleur de Nathalie Parain « tout à fait réussies et s’adaptant bien aux poèmes »2 ; le volume donne les trois sonnets sur Paris, les trois premiers jours de la Tapisserie de sainte Geneviève (deux sonnets et un quinzain), « Sainte Geneviève patronne de Paris » (en entier), des extraits des quatrième et cinquième jours de la Tapisserie de sainte Geneviève ainsi qu’enfin des extraits du finale d’Ève : « Morts parallèles de sainte Geneviève et de Jeanne d’Arc ». En 1952 suit Jeanne d’Arc. Cinq poèmes, petit in-8° de 64 pages avec trente-trois images en couleur de Nathalie Parain, prix : 550 francs ; le volume propose un choix désordonné du point de vue chronologique mais thématiquement intéressant : les six quatrains des « Châteaux de Loire » (1912 ; P 833), « Deux prières » (P 48-49 et 50-53), les « Adieux à la Meuse » (P 80-82), les « Imprécations de Guillaume Évrard » (P 301-302), et une énigmatique « Tour vers les Champs » (P 306-313 avec coupures et 325-326), tous issus de la première Jeanne d’Arc (1897) ; des passages sont mal établis3 , mais l’ouvrage, mêlant textes et illustrations, doit se juger sur l’alliance des deux : Marcel Péguy, « fils du grand écrivain et vigilant serviteur de sa gloire », comme le présentait le prière d’insérer, avait été chargé du choix et de l’édition des textes… En 1954 : Ève première mortelle. Stances, petit in-8° de 58 pages avec trente-trois images de Nathalie Parain, « dessins délicatement coloriés » ; l’édition, cette fois-ci soignée, ne comportant qu’une coquille aisément repérable4 . Force est de constater que l’illustratrice de ces quatre petits livres sait suivre avec attention le texte et s’en inspirer. Elle manie avec aisance métaphores simples et couleurs enfantines, ponctuant le texte dramatique d’îlots figuratifs sans prétention. Ce qu’Auguste Martin dit des illustrations de 1954 vaut pour le reste de l’œuvre illustrative de Nathalie Parain : « les images de Nathalie Parain, transposées dans l’humble réalité de notre vie, loin de prétendre commenter le texte, sont comme les fleurs séchées qui jalonnent les pages d’un livre de chevet. »5 Ses images sont simples, claires, lisibles et éducatives. Ses scènes colorées aux formes épurées et simplifiées entendent donner aux enfants le goût de la lecture de Péguy : qu’à cela ne tienne ! Certes, la série propose des livres d’étrennes à l’usage des enfants et nous aurions beau jeu d’affirmer que leurs textes sont loin d’être toujours parfaitement édités. Mais l’ensemble de l’œuvre poétique péguienne n’a pas, en 2008, d’autre éditeur que ce Marcel Péguy qui fournissait les textes des volumes édités par Nathalie Parain. Ne déprécions donc pas trop vite ces petits livres, d’ailleurs voulus bon marché bien que d’une esthétique exigeante, et destinés au grand public. Mais qui était au juste Nathalie Parain ?

 

<<<<<<1 Auguste Martin, F.A.C.P., n° 7, nov. 1949, p. 18 ; le qualifier d’in-16 est une approximation (F.A.C.P., n° 93, 7 avril 1962, p. 27). 2 A. Martin, F.A.C.P., n° 26, juin 1952, p. 18. 3 A. Martin a déjà dénombré, avec son soin habituel, les principales coquilles de cette édition (F.A.C.P., n° 33, mai 1953, pages 26-27) ; cf. F.A.C.P., n° 168, 15 mai 1971, p. 3. 4 A. Martin, F.A.C.P., n° 37, avril 1954, p. 24. 5

A. Martin, ibidem. >>>>>>>>

 

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Natalia Tchelpanova 1

 

Gallimard prévient au début de chaque ouvrage : « Tous droits de reproduction réservés pour tous les pays y compris la Russie », comme on écrivait à l’époque. Et justement… Nathalie Parain (1897-1958) est née Tchelpanova, à Kiev. Son père, Georges Ivanovitch Tchelpanov (1862-1936) était un célèbre professeur de philosophie et de psychologie à Kiev et fut en 1907 nommé à Moscou, où Nathalie fit donc ses études, jusqu’à l’Institut des Arts décoratifs. En 1917, la Révolution l’oblige à quitter l’Institut pour avoir un diplôme reconnu par les nouvelles autorités. Nathalie a alors comme professeur Pierre Kontchalovski (1876-1956), peintre de l’avant-garde russe. Elle étudie pendant un temps aux Ateliers supérieurs d’art et de technique, les fameux Vkhoutemas, avec David Petrovich Chterenberg (1881-1948). Elle sort donc de son éducation artistique sous l’influence des constructivistes. En 1925, elle rencontre Brice Parain (1897-1971), alors attaché culturel à l’ambassade de France à Moscou. Ils se marient en Russie en 1926 puis rejoignent Paris. Brice Parain entre alors à la NRF en 1927, comme secrétaire de Gaston Gallimard. En 1930, Nathalie Parain illustre son premier livre : Mon chat sur un texte d’André Beucler (luimême né à Saint-Pétersbourg et petit-fils du général Souvorkoff), à la NRF bien entendu. Elle rencontre alors Paul Faucher, ami de son mari, qui est à la recherche d’illustrateurs pour sa propre collection de littérature de jeunesse : « le père Castor », chez Flammarion. Séduit par son premier travail, il entame avec elle une fructueuse collaboration ; entre 1931 et 1941, Nathalie Parain illustrera plus de seize albums parmi lesquels : Je fais mes masques, Je découpe, Album magique, Crayons et Ciseaux, Ronds et carrés, Le Beau chardon d’Ali Boron, Noix de coco cherche un ami, Allons vite, Masques de la jungle, Bonjour Bonsoir, Faites votre marché, Jeu des Cris et des Bruits… Illustratrice vedette du père Castor, Nathalie Parain possède une technique proche des papiers découpés et emploie des procédés cubistes, mais n’oublie pas la tradition russe2 ni les jeux avec le papier de ses pratiques ludiques. Elle fréquente alors la diaspora russe installée en France : Alexandra Exter (1882-1949), Nathalie Gontcharova (1881-1962), Michel Larionov (1881-1964), Fédor Rojankovski (1891-1970)... Elle est particulièrement liée à Hélène Guertik3 . Nathalie Parain acquiert en France une solide réputation d’illustratrice de livres pour enfants au style avant-gardiste. Artiste de second ordre, dira-ton ? Il ne faut pas oublier néanmoins qu’en Russie, le livre pour enfants était pris très au sérieux : poètes et plasticiens y ont souvent mis leur talent au service de l’enfance, sans penser déchoir. Nathalie Parain illustre pour Gallimard Châtaigne de Tchékhov en 1934 puis, en 1937, les Contes du chat perché, composés en partie pour elle de l’aveu même de Marcel Aymé, qui lui écrit en inversant les rôles entre écrivain et illustrateur : « Je n’écris plus un Conte du chat perché sans penser à vos dessins, si bien que vous êtes maintenant responsable du texte et des illustrations », ou encore : « Je viens de me mettre à travailler pour vous. Je peux vous dire que j’ai déjà un poussin, un chat, un chien de chasse (chien courant) et un cerf avec beaucoup de bois sur la tête. »4 Bel hommage d’un écrivain, non dépourvu de galanterie, à une illustratrice, en un temps où, de l’aveu de Paul Faucher, les illustrateurs eux-mêmes n’avaient pas tous songé « que le livre d’enfants était digne de leur talent »5 . Nathalie Parain meurt en 1958 à Sceaux. En 1961, Brice Parain épousera Éliane Pérès en secondes noces. 1 Sur la vie de Nathalie Parain, on consultera d’abord « Les lettres russes à l’enseigne de la NRF. La création du fonds (1911-1940) », page anonyme du site www.gallimard.fr consultée en décembre 2007 ; Michel Defourny, « Nathalie Parain », pp. 76-86 ainsi que tout le dossier « Autour du Père Castor » du numéro 186 de la Revue des livres pour enfants, 1999 ; Marianne Besseyre et Marie-Thérèse Gousset, « L’avant-garde russe dans l’Atelier du Père Castor », conférence aux Premières rencontres de l’Institut Est-Ouest, Lyon, 2-4 décembre 2004. 2 Cf. Baba Yaga, Y.M.C.A.-Press, 1932. 3 Hélène Guertik (1897-1937) est un peintre originaire de Saint-Pétersbourg. Accompagnée de son frère, peintre sous le nom de Paul Lusson, elle arrive en France en 1923, via Constantinople. À Paris, son amie Nathalie Parain lui présente Paul Faucher, pour qui elle réalisera onze Albums du père Castor, une affiche et plusieurs couvertures. Elle peignit aussi des écharpes pour Chanel. À son décès, Paul Faucher élèvera sa fille, elle aussi prénommée Hélène. 4 Cité page 3 de Juliette Cerf, « Marcel Aymé et les éditions Gallimard », Les Mots du Cercle, n° 28, avril-juin 2006, pp. 1-3. 5 Paul Faucher, conférence « La mission éducative des Albums du père Castor », Girenbach, 1957. - 71 - Charles Péguy, Brice Parain et la Russie Nombre de points communs permettent de rapprocher Brice Parain1 de Charles Péguy, tous deux « philosophes et essayistes » attentifs à leurs époques respectives et à la part de mensonge inhérent à tout langage (on retiendra de Brice Parain l’Essai sur le logos platonicien de 1942). Brice Parain, fils d’instituteur, mobilisé en 1917, est un normalien de la promotion des démobilisés, en 1919 ; il prépare l’agrégation de philosophie, à laquelle il est reçu en 1922. Les lecteurs du Porche ont d’autres raisons de connaître Brice Parain. Car ce sont ses études de russe qui expliquent son séjour de deux ans en Russie et son intérêt constant pour ce pays. Ne crée-t-il pas en 1924 le Centre de documentation russe ? N’appartient-il pas en 1929 au Comité d’étude de Citroën pour l’U.R.S.S. et l’Asie Centrale ? Les liens de Brice Parain avec la Russie sont personnels depuis son mariage, et éditoriaux depuis 1927, année où, en effet, il entre dans l’équipe de direction de la maison Gallimard ; il y restera jusqu’à sa mort. Chez Gallimard, Boris de Schlœzer trouva en Brice Parain un bon connaisseur de la langue et des littératures russes. Ils publièrent quinze ouvrages de la collection « Jeunes Russes » et offrirent au lecteur français un panorama des innovations de la jeune prose russe. C’est encore sous l’impulsion de Parain qu’un programme de traductions est lancé dans une nouvelle collection des « Classiques russes », complétant le fonds Bossard racheté par Gallimard. Un autre rachat jouera un rôle dans la constitution du fonds russe de Gallimard : celui des Éditions de la Pléiade, créées en 1923 par un émigré russe, Jacques Schiffrin, et dont la spécialité était l’édition d’œuvres russes du XIXe siècle. Oui, l’une des plus importantes innovations éditoriales du XXe siècle, la fameuse « Bibliothèque de Pléiade », est directement liée à l’histoire de la diaspora russe. Ajoutons que Brice Parain prend pendant les années 1930 la responsabilité éditoriale des colossales Œuvres complètes de Dostoïevski, projet depuis longtemps cher à Gaston Gallimard. Un an à peine après son entrée chez Gallimard, Parain suggère à l’éditeur de s’ouvrir aux publications pour la jeunesse, en s’inspirant des livres russes qu’il connaît bien par sa femme, grandes collectionneuse de livres soviétiques pour enfants. Ce n’est qu’en 1934 qu’un plan éditorial est mis au point par Gallimard, et, à partir de cette année, Nathalie Parain réserve l’essentiel de ses travaux à Gallimard, notamment pour illustrer les contes de Marcel Aymé (de 1937 à 1958), aux côtés d’un autre Russe : Nathan Altman (1889-1970). Après 1941, Schiffrin étant exilé aux États-Unis, Brice Parain sera chez Gallimard seul en charge de la littérature enfantine. * Quelle a été l’influence de Nathalie Parain dans la réception de Péguy ? Il est difficile de répondre à cette pourtant légitime question. Le talent de l’illustratrice et les années qui passent ont fait de ses volumes poétiques soit des ouvrages de collection, soit de petits livres défraîchis que ne remplace pas vraiment la première et plus récente bande dessinée consacrée à la vie de Charles Péguy. Où sont les extraits de Péguy à destination de la jeunesse ? Il y a huit ans, je m’entretenais avec Benoît Chantre de l’absence de « profil d’une œuvre » péguienne. Mais peut-être faudrait-il plutôt, de nouveau, une grammaire des formes simplifiée, une gamme de couleurs pures, des figures géométriques universelles, pour illustrer Péguy et montrer quet auteur est neuf et jeune, ce matin. Ses humbles cahiers, son inchangée calligraphie d’écolier, même les thèmes de ce père de famille nombreuse mort si tôt : le père Péguy n’aurait pas à pâtir de voir rééditer ces ouvrages de Nathalie Parain, dont on ne cesse de rééditer les Albums du père Castor. Les besoins pédagogiques et l’intérêt des enfants auraient-ils tant changé ? 1 Sur la vie de Brice Parain, l’essentiel se trouve dans : Brice Parain, De fil en aiguille, Gallimard, 1960 ; La Nouvelle Revue Française, n° 223 : « Hommage à Brice Parain », 1971 ; Georges Perros, « Avec Brice Parain », Critique, n° 169, juin 1961, texte repris dans Papiers collés. II, Gallimard, 1973 ; Marianne Besseyre (sous la dir. de), Brice Parain, un homme de parole Gallimard, « Les Cahiers de la NRF », 2005.

 

da: http://romain.vaissermann.free.fr/

 

 

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